La confiance implique-t-elle la transparence ?
Clairement : non. Ce sont deux notions différentes, voire qui s’opposent.
La confiance repose à la fois sur des éléments objectifs et subjectifs. Elle trouve son origine dans la manifestation de comportements ou d’actions factuels. Par exemple : le respect d’engagements pris ou la recommandation par une personne que l’on estime. Bien souvent, par la suite, la relation se poursuivra sur cette base. C’est cela la confiance. L’enjeu étant de la respecter, d’en faire un usage loyal.
Il y a une dimension précieuse dans la notion de confiance. C’est peut-être même la manifestation de ce qu’il y a de plus grand dans les relations humaines. Dans un couple, on peut ne plus s’aimer, c’est triste, mais le sentiment amoureux ne se contrôle pas. En revanche, savoir que l’on peut se faire confiance est très fort et permet de franchir de nombreuses difficultés, même dans la séparation. Il en est de même avec des associés, qui avec le temps, peuvent avoir des objectifs personnels différents.
Pour poursuivre avec l’exemple du couple et faire la transition vers la transparence : j’ai un jour entendu une personne dire « je fais confiance à mon conjoint, aussi, je ne ressens pas le besoin de savoir ce qu’il fait de ses journées. La transparence serait d’exiger qu’il me montre son agenda chaque jour. »
Lorsque l’on demande de la transparence, c’est qu’il n’y a pas de confiance. Lénine aurait dit « La confiance n’exclut pas le contrôle », c’est un bel exemple d’oxymore. Ce mode de pensée conduit vers une dictature de la transparence, qui est tout sauf l’illustration de la confiance.
D’ailleurs, en matière de management, il ne faut pas confondre contrôle et accompagnement. La posture est différente, notamment dans l’intention : dans le premier cas il s’agit simplement de vérifier, alors que dans le second, le principe porte sur la dynamique d’envie et de motivation. L’idée est d’aider à progresser, ce qui est l’essence même de ce que doit être le management.
En conclusion, bien que ces thèmes puissent être largement développés, on peut dire que la transparence relève d’une approche systématique, rigide, de l’ordre technique. Elle se veut objective et se révèle indispensable pour certains sujets. Alors que la confiance, qui relève de la relation humaine, offre un immense confort, générateur d’efficacité et de performance. C’est ce qui la rend extrêmement précieuse, donc belle et forte, mais également fragile.