Aimer ses clients… pour changer le monde

Aimer ses clients… pour changer le monde.

Il vous est peut-être arrivé de penser que vous êtes en décalage avec le monde dans lequel vous évoluez. D’être atterré par la violence des faits divers, par la nullité des programmes TV, par le buzz recherché sur des informations non vérifiées, par la stupidité des messages publicitaires et tant d’autres expériences du quotidien que vous subissez… Alors, le monde semble dériver dans une direction totalement opposée aux valeurs auxquelles vous aspirez. Et si un changement d’attitude envers vos clients – plus de bienveillance et de courtoisie – pouvait transformer notre société ?

 

Je suis convaincu que les valeurs rassemblent et transcendent les différences sociales et culturelles. Cette affirmation peut faire sourire, et passer pour une vision simpliste et utopique du monde. Pourtant, nous avons tous dans nos entourages des personnes que nous respectons profondément, alors que tout nous sépare dans nos origines et parcours de vie. Nous pouvons avoir, avec certains, des divergences radicales sur les thématiques économiques, par exemple, tout en ayant un grand respect mutuel, car nous nous retrouvons sur des valeurs humaines fondamentales. « Personne ne naît en haïssant une autre personne à cause de la couleur de sa peau, ou de ses origines ou de sa religion », disait Nelson Mandela « Les gens doivent apprendre à haïr, et s’ils peuvent apprendre à haïr, ils peuvent apprendre à aimer, car l’amour jaillit plus naturellement du cœur humain que son opposé ». Certes, l’Afrique du Sud n’a pas évolué comme l’aurait souhaité « Madiba », mais il n’en était pas moins réaliste et conscient du potentiel humain. Et sa leçon reste pertinente et juste : nous pouvons apprendre à encourager la confiance.

Créer un monde de confiance implique l’adhésion, cela ne s’impose pas. Je crois à ce qui rassemble, à ce qui fédère les Hommes, notamment autour de projets ambitieux. C’est justement parce qu’ils semblent fous qu’ils galvanisent et motivent. Lorsque l’avenir fait envie et qu’il donne du sens à nos actes, il rend le présent stimulant.

L’espoir fait vivre. Si cette affirmation revêt parfois une forme de cynisme, la réalité, c’est que l’espoir procure la force d’entreprendre de grandes choses. C’est d’un projet ambitieux et démesuré dont a besoin le monde aujourd’hui. Et celui-ci doit dépasser les clivages idéologiques.

Nous vivons une époque où de nombreux sujets suscitent des tensions fortes : l’écologie, la vaccination, les bonnets rouges, les gilets jaunes, les GAFAM… entre autres. Dépassons cela. Mon propos n’est pas de dire qu’ils n’ont pas leur importance, mais ils gagneront à être abordés avec plus de sérénité.

« Je crois aux projets qui utilisent le plaisir comme levier »

Comment y parvenir ? En premier lieu : en modifiant nos relations aux autres et en sortant de la tendance individualiste et matérialiste qui nous fait espérer un bonheur illusoire. Je crois aux projets qui utilisent le plaisir comme levier. Et comme le travail occupe une place essentielle dans la vie, en faire une source de plaisir est stratégique pour développer une performance durable. Quel que soit le métier, c’est la nature de la relation humaine qui motive. Qu’elle soit hiérarchique, avec les collaborateurs ou les partenaires… C’est pourquoi je suis convaincu que l’on peut améliorer la société dans son ensemble en mettant réellement le client au cœur des préoccupations de l’entreprise. Je m’explique : si l’on sort de l’hypocrisie marketing et que l’on respecte réellement le client, autrement dit que notre objectif est avant tout de savoir si l’on a la capacité d’aider nos clients, cette relation va avoir un effet d’entraînement. Nos clients gagnent en confiance, car ils sont considérés et respectés ; nos collaborateurs ont alors confiance dans un management clair, centré sur la qualité de la relation client ; notre entreprise, reconnue pour ses valeurs, attire la confiance de nouveaux candidats de qualité ; nos fournisseurs ont confiance dans une relation d’exigence partagée et deviennent de véritables partenaires capables de s’investir ; nos confrères ont confiance dans des relations loyales ; et enfin, nous pouvons nous appuyer sur des partenaires de confiance.

Tous ces professionnels moins stressés sont par la même des particuliers qui auront gagné en sérénité, donc susceptibles de développer plus de courtoisie dans leurs relations du quotidien. Nous avons tous à gagner à sortir des pratiques commerciales usant de manipulation, qui ont fait de nous des consommateurs suspicieux, nourris à la défiance.

À ceux qui pensent que ce discours est utopiste, je réponds que c’est un projet, certes démesuré, mais qui demande essentiellement un peu de courage. C’est par sa capacité à changer le monde qu’il peut réussir, car c’est ce qui le rend motivant. De plus, il répond aux enjeux socio-écologiques auxquels nous sommes confrontés, en ayant l’avantage de proposer une approche qui n’impose pas un changement contraignant, mais repose simplement sur l’adhésion à une posture.

Publié sur Fildmédia le 10/12/2021– La chronique « business responsable » de Guillaume PETITJEAN – Toute reproduction interdite